20e édition des Matinales :
Le sport de haut niveau
En débat
Marquée par le succès des JO de Paris 2024 – 99% des élèves du SII ont regardé au moins une épreuve – l’OC Cinéma organisatrice de l’événement s’est penchée sur le sport de haut niveau : derrière la fascination pour la performance, questionner les pratiques abusives au cœur d’un système ultra profitable.
Réuni-e-s salle de la Madeleine, les élèves du SII de Genève et de Nyon ont visionné le documentaire de Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac intitulé « Futurs champions, le prix de la gloire ». Nourri de nombreux témoignages de jeunes pépites, le film met en lumière l’éventail et la gravité des abus qui leur sont infligé-e-s, corroborés par de multiples études scientifiques.
Animé par cinq intervenant-e-s (ex)-professionnel-le-s, le débat a ensuite questionné sans concessions l’investissement et le sacrifice d’Eugénie et de Patrick, nourris de rêves d’enfant, d’amour du perfectionnisme, de persévérance, et de lucidité sur un avenir qu’il et elle n’envisagent pas sous l’angle professionnel. Nos enseignant-e-s ont partagé leur expérience, notamment sur la dureté d’une sélection effectuée de plus en plus tôt : pour 10 enfants de bon niveau à 10 ans, 6 ne le seront plus à l’âge adulte, la maturité sportive tournant autour des 21 ans, a souligné Dorothée Pescheux.
Nos intervenants :
Eugénie Gachon, en 2e année de matu bilingue allemand, 18h de danse hebdomadaires
Patrick Rechter, en 2e année de matu bilingue anglais, membre de l’équipe nationale suisse de cricket
Dorothée Pescheux, ancienne basketteuse universitaire, enseignante de sport
Kevin Cruchon, ancien hockeyeur amateur, enseignant de géographie
Benoît Piguet, enseignant de géographie et géopolitique
Les questions ont ensuite fusé et nos élèves et enseignant-e-s ont joué le jeu, se livrant sur la pression subie, la vie sociale restreinte si ce n’est absente. L’omerta, la santé mentale et physique, l’accompagnement vs l’ambition des parents, la normalisation de la violence des coaches héritée des méthodes de l’ancien bloc de l’Est, les sanctions limitées par les considérations géopolitiques, l’argent (le marché mondial pèse +1'000 milliards $) et l’instrumentalisation du sport de haut niveau comme soft power ont aussi enflammé la salle.
Une belle matinée qui met à l’honneur les parcours ambitieux de nos élèves, comme leur capacité fine à s’interroger sur le monde et les valeurs qui le gouvernent, à critiquer des systèmes en décryptant leurs enjeux multiples et à se construire en tant que citoyens-ne-s éclaire-é-s et responsables.